Prendre l’avion est désormais monnaie courante dans nos sociétés modernes. Avant d’acquérir le titre de moyen de transport le plus sûr au monde, l’avion a pris la forme de prototypes divers et variés. À travers cet article, plongez au cœur de l’histoire de l’aviation, à la découverte de l’inventeur du tout premier avion.
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Sommaire
Quelles sont les origines de l’aéronautique ?
On cite souvent Léonard de Vinci (1452-1519) lorsqu’on évoque les prémices de l’aéronautique et l’histoire des avions. Dès la fin du 15ème siècle, le célèbre ingénieur et inventeur italien étudie déjà des concepts tels que le parachute et l’hélice volante. À cette époque, la seule force motrice utilisable est la force musculaire de l’Homme : les idées brillantes de de Vinci ne peuvent donc pas encore voir le jour.
En 1782, les frères Joseph-Michel et Jacques-Étienne Montgolfier inventent la montgolfière. Le premier ballon à air chaud entame son voyage aérien l’année suivante dans le ciel français. Il faut attendre le début du 19ème siècle pour que les ingénieurs réfléchissent sérieusement à la possibilité de faire voler des engins moins légers que l’air, à la différence de la montgolfière. Forts des progrès réalisés dans des domaines tels que la mécanique et la construction, ils se donnent pour mission de perfectionner les machines volantes existantes à l’état d’ébauche.
Considéré comme l’un des pionniers de l’aéronautique, l’ingénieur et physicien britannique George Cayley énonce les principes de ce qui va devenir l’aviation, soit la navigation aérienne au moyen d’engins plus lourds que l’air, à la fin du 18ème siècle. Il comprend notamment qu’il n’est pas nécessaire de reproduire le vol battu des oiseaux et que les ailes des machines volantes doivent rester fixes. Sur les traces de l’inventeur français Claude Launoy, sir George Cayley construit un prototype d’hélicoptère en 1796, ainsi qu’un planeur qui vole sans passager en 1809.
À la suite de ce dernier, deux précurseurs de l’aviation d’origine britannique, William Samuel Henson et John Stringfellow, font voler un modèle réduit d’aéroplane à vapeur dans les années 1830. Or, les moteurs sur les appareils à taille réelle sont trop puissants pour leur permettre de décoller. En résulte alors l’étude de l’aérodynamique. Quelques décennies plus tard, après la construction de quelques planeurs en France et au Royaume-Uni, se déroule enfin la naissance du tout premier avion.
Quel est l’inventeur du premier avion ?
Clément Ader (1841-1925) est un ingénieur français. Il est le premier à faire décoller un engin motorisé plus lourd que l’air en 1890, ce qui lui vaut le statut de pionnier de l’aviation. Particulièrement doué en mathématiques et en dessin, il obtient son baccalauréat à l’âge de 15 ans, puis prépare un diplôme d’ingénieur équivalent aux Arts et Métiers qu’il obtient en 1861.
Diverses inventions brevetées ponctuent la vie de l’ingénieur, à l’instar du vélocipède en caoutchouc, de la “pose-rails” – une machine à poser les rails des chemins de fer – et du “théâtrophone” – un réseau téléphonique relié à l’Opéra de Paris pour écouter des airs d’opéra depuis le confort de son foyer. On peut aussi mentionner le moteur à vapeur ultraléger, qui joue d’ailleurs un rôle clé dans la conception du premier avion.
Un rêve d’enfant anime en effet Clément Ader : faire voler un appareil plus lourd que l’air. Au cours de la guerre franco-allemande de 1870-1871, il tente de mettre au point un cerf-volant capable de faire voler les soldats de l’armée française. Entre 1890 et 1897, il parvient à réaliser 3 prototypes : l’Éole (l’Avion), le Zéphyr (Ader Avion II) et l’Aquilon (Ader Avion III). L’ingénieur français s’inspire de la nature pour créer des voilures qui, articulées en bois et recouvertes de soie, sont semblables aux ailes des chauves-souris, avant d’adopter des voilures fixes suivant les préceptes de sir George Cayley.
Équipé d’un moteur à vapeur de 20 ch, l’avion Éole s’élève à 20 cm au-dessus du sol sur une distance de 50 mètres le 9 octobre 1890, à proximité de Paris. Avec ses employés pour seuls témoins, Ader effectue officiellement le premier décollage motorisé d’un appareil plus lourd que l’air.
Le caractère innovant de son projet suscite l’intérêt de l’Armée française, d’où la fabrication du Zéphyr qui sert de base à l’Aquilon. Par rapport à l’Éole, ce dernier est doté de deux moteurs et de deux hélices, dans l’objectif de réduire les instabilités du premier avion. Capable d’embarquer un pilote et un observateur, l’Avion III vole pour la première fois le 12 octobre 1897 avec Ader à son bord. L’appareil quitte le sol à plusieurs reprises, sur une distance de 300 mètres au total, avant de reprendre contact. Il s’agit de ce fait de la première fois qu’un Homme s’envole à bord d’une machine plus lourde que l’air.
À qui doit-on le premier vol motorisé contrôlé en avion ?
On attribue donc la paternité du premier avion au Français Clément Ader. Les Américains Orville et Wilbur Wright sont cependant considérés comme les premiers à réaliser un vol motorisé contrôlé. Le 17 décembre 1903, le biplan inventé par les deux frères et nommé le Flyer I prend son envol dans le ciel de Kitty Hawk, en Caroline du Nord. Disposant d’un moteur 4 cylindres de 12 ch, l’avion effectue 4 vols, le dernier étant le plus long avec une distance de 284 mètres parcourue en 59 secondes.
Dans l’histoire de l’aviation, les vols des frères Wright comptent ainsi comme les premiers vols motorisés et contrôlés d’un appareil plus lourd que l’air. À titre comparatif, Clément Ader perd le contrôle directionnel de son avion le 14 octobre 1897, lorsqu’il fait une démonstration devant deux officiels du ministère de la Guerre.
Il faut toutefois préciser que le premier avion des frères Wright a besoin d’un rail fixé au sol et d’une catapulte à contrepoids pour le décollage, puisqu’il est dépourvu de roues, et que la faible puissance de son moteur ne permet pas de décoller par vent faible. Les deux ingénieurs et pilotes américains ont néanmoins largement contribué au contrôle de la trajectoire, un enjeu majeur dans le domaine de l’aviation. Leurs aéronefs suivants, le Flyer II et le Flyer III, leur ont permis d’effectuer des vols stables avec une parfaite maîtrise des virages, à tel point que les avions des frères Wright ont inspiré la plupart des biplans engagés lors de la Première Guerre mondiale.