Si on le compare aux transports terrestres, l’avion est le moyen de transport le plus sûr, de très loin. C’était déjà le cas il y a quarante ans, et c’est toujours le cas aujourd’hui. Il devient même de plus en plus sûr.
La peur de l’avion est compréhensible : les crashs aériens rapportés par la presse font souvent froid dans le dos. Pourtant, dans le monde réel, ils sont rarissimes. Plus que dans d’autres modes de transport, il y a une culture de la sécurité très forte dans l’aviation. Celle-ci repose sur différents acteurs : le constructeur, la direction de la compagnie aérienne, les pouvoirs publics, et bien sûr, l’équipage.
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Les statistiques de sécurité aérienne qui prouvent que l’avion est le moyen de transport le plus sûr
D’après l’IATA, le nombre d’accidents aériens pour 2022 se montait à 39. Le nombre de crashs était certes plus important qu’en 2021, où il y en avait eu 29. Mais cela s’explique aussi par la hausse du trafic aérien après la pandémie. Par ailleurs, le nombre d’accidents mortels, lui, a baissé. Il est passé de 7 en 2021 à 5 en 2022. On estime à 158 le nombre de morts en avion la même année.
Ce sont les chiffres internationaux. À titre de comparaison, la même année en France métropolitaine, il y a eu 3260 morts sur la route.
Même en durée d’utilisation, cela reste plus sûr. On estime la fréquence d’accidents aériens à 1 par million d’heures de vol au niveau mondial. En France, à titre de comparaison, la fréquence moyenne des accidents de la route varie entre 1 tous les 62000 km et 1 tous les 79000 km, selon l’âge du conducteur.
Les technologies et normes de sécurité mises en place pour minimiser les risques d’accidents aériens
Les défauts mécaniques relevés à chaque accident aérien permettent aux constructeurs d’améliorer leurs modèles à chaque nouvelle livraison.
Un avion est soumis à une pression extrême. L’accélération au décollage entraîne souvent des collisions avec des oiseaux. Mais il est très rare que cela finisse par une avarie mécanique. Pour rappel, un réacteur d’avion peut absorber jusqu’à 750 kg de grêle en 30 secondes.
Mais même si un moteur tombait en panne, tous les avions de ligne en ont au moins deux. Or les avions modernes sont tous conçus pour pouvoir voler avec un seul moteur. Même des gros porteurs comme l’Airbus A380 peuvent le faire. Mais dans les faits, lors d’une telle panne, les pilotes préfèrent poser l’appareil dans l’aéroport le plus proche.
Enfin, même si cela n’arrive jamais, la panne de tous les moteurs est prévue elle aussi. Un avion de ligne a une vitesse de croisière entre 800 et 900 km/h. Ainsi, même avec des moteurs à l’arrêt, il peut profiter de son inertie pour voler encore 200 km. Cela laisse le temps au pilote de poser l’appareil en toute sécurité.
Les procédures et formations rigoureuses pour les pilotes et le personnel navigant
La sécurité se joue aussi avec l’équipage de l’avion. Celui-ci compte d’un côté le personnel navigant commercial (PNC, les hôtesses et stewards… ) et de l’autre, le personnel navigant technique (PNT, le commandant de bord, le copilote… ).
Il y a différentes formations pour devenir pilote de ligne, mais toutes sont extrêmement poussées. En moyenne, il faut compter deux ans pour apprendre le métier. Par ailleurs, un pilote de ligne doit obligatoirement détenir un certain nombre de brevets de pilotage.
Il s’agit d’une formation technique avancée. Mais celle-ci ne suffit pas : il faut aussi que le pilote soit en bonne condition physique.
Un pilote en début de carrière ne commence pas commandant de bord. Il est généralement copilote de l’appareil. Si sa formation initiale dure deux ans, le pilote continue de se former tout au long de sa carrière. Les techniques de pilotage peuvent évoluer et surtout, les compagnies aériennes renouvellent régulièrement leurs flottes.
Les PNC suivent eux aussi une formation rigoureuse. Dans l’Union Européenne, ils doivent obligatoirement être titulaires d’un certificat, le CCA (Cabin Crew Attestation). Ce certificat atteste de l’ensemble des compétences requises pour le service en cabine.
Le fait de servir des passagers et s’assurer de leur confort n’est qu’une partie de ces compétences. C’est ce qu’ils font quand tout va bien à bord. Mais l’autre volet, c’est la sécurité. Cela inclut donc une connaissance des premiers secours, une connaissance des protocoles à suivre en cas d’incident, etc.
En cas de panne ou d’accident, le rôle du pilote sera de poser l’appareil dans les meilleures conditions possibles. Celui des PNC sera d’assurer la sécurité des passagers. Cela passe aussi par la gestion des imprévus, des mouvements de panique, des malaises… Il faut donc du sang-froid, de la réactivité et un bon esprit d’équipe.
Les normes de maintenance et de contrôle technique des avions
S’il y a aussi peu d’accidents d’avion, c’est aussi parce que ce sont les moyens de transport les plus surveillés. Un avion subit des contrôles systématiques et des révisions à une fréquence définie à l’avance. Cela peut être en nombre d’heures de vol ou en nombre d’atterrissages ou de décollages.
Après 300 à 500 heures de vol, par exemple, un Airbus A 330 subit un « Check A ». Le « Check C », lui, a lieu à 4800 heures de vol ou tous les 18 mois. Enfin, le « Check D » est le grand entretien. Il a lieu tous les 8 à 10 ans. L’avion est entièrement démonté et le bon fonctionnement est contrôlé avant qu’il se voie délivrer une APRS (Approbation Pour Remise en Service).
Les établissements chargés de cet entretien sont sous la tutelle des autorités de chaque pays. Aucune compagnie ne peut s’y soustraire et toutes sont traitées exactement de la même manière.
Enfin, avant chaque décollage, un avion est susceptible d’être inspecté par la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) ou son équivalent dans d’autres pays. C’est pour cette raison que le pilote, avant chaque décollage, fait une inspection de l’appareil, pour s’assurer de son bon fonctionnement. En cas de défaillance sévère, les compagnies risquent d’être pénalisées. Les inspections étant fréquentes, elles ne prennent aucun risque.
Les innovations en matière de sécurité aérienne et leur impact sur la fiabilité des vols
La compagnie n’ayant pas intérêt à garder trop longtemps un appareil au sol, l’inspection par le pilote peut encore être un peu trop rapide. Mais les progrès technologiques permettent de surmonter ce problème. Il est désormais possible d’inspecter un avion avec des drones, un gain de temps précieux.
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