La vitesse de croisière d’un avion de ligne est d’environ 850 km/h. Pour rappel, celle d’un TGV est de 320 km/h. Parmi les moyens de transport commerciaux, l’avion est donc de loin le plus rapide.
Et pourtant, une fois en vol, on n’a pas vraiment l’impression d’aller si vite. À haute altitude, si on se repère au sol, on pourrait même se croire immobile. En réalité, bien sûr, votre avion continue d’avancer. Il avance même à grande vitesse, mais si vous vous basez sur votre seule perception, vous ne le ressentez pas vraiment.
De plus, si certaines personnes peuvent aimer les sensations fortes liées au décollage ou à l’atterrissage d’un avion, celles-ci peuvent devenir difficiles à supporter sur toute la durée d’un vol. Les compagnies aériennes s’assurent donc également de minimiser cette sensation de vitesse, pour le confort et la sécurité des passagers.
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Les facteurs qui influencent notre perception de la vitesse en avion
En avion, comme dans tout moyen de transport, vos sens interviennent pour vous faire ressentir le mouvement. Votre vue vous montre un paysage qui défile, ce qui vous permet de prendre conscience de la vitesse.
Mais un autre facteur joue : votre gestion de l’équilibre. Au décollage, vous êtes poussé vers l’arrière de l’appareil. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on vous demande de vous asseoir et d’attacher votre ceinture. L’avion a une accélération qui vous écrase dans votre siège.
Mais cette accélération ne dure qu’un temps. Une fois à haute altitude et positionné sur son plan de vol, l’avion atteint sa vitesse de croisière. Vous n’avez donc plus cette sensation d’écrasement, tout simplement parce que votre corps se déplace désormais à la même vitesse que l’avion.
Par ailleurs, à haute altitude, vous avez une vue beaucoup plus large sur le paysage que vous survolez. Vous allez donc moins percevoir ses changements, ce qui va atténuer la sensation de vitesse.
De plus, un avion suit une trajectoire globalement rectiligne, ce qui veut dire que vous allez avoir peu de roulis. Un ajustement de trajectoire se fera de façon légère. Ce sera d’autant plus léger qu’avec une vitesse de croisière à 850 km/h, un avion a aussi beaucoup plus d’inertie.
Les caractéristiques de l’environnement de vol qui réduisent la sensation de vitesse
Un avion, comme un train ou une voiture, est un environnement en mouvement. Tout ce qui se trouve à l’intérieur se déplace à la même vitesse et dans le même sens que lui, y compris vous.
C’est une loi physique globale. À l’équateur, la terre tourne sur elle-même à 1670 km/h. Et pourtant, la sensation de vitesse y est nulle. Elle est strictement la même qu’aux pôles. L’explication est très simple : tout ce qui se trouve sur la terre tourne à la même vitesse et dans le même sens qu’elle.
Mais sur la surface de la Terre, des moyens de transport se déplacent d’un point à un autre. À bord d’un bateau, si vous montez au sommet d’un mât, et si le bateau maintient le cap à vitesse constante, tout ce qu’il y aura au sommet du mât se déplacera à la même vitesse que lui. Ainsi, si vous lâchez une balle, ou tout autre objet du haut du mât, il devrait retomber juste en dessous.
De même, une fois la vitesse de votre avion stabilisée, si vous lancez une balle en l’air, elle ne va pas partir en arrière. Vous allez la rattraper.
En avion, une fois la vitesse de croisière atteinte, une seule chose vous rappelle à une sensation de vitesse : le paysage que vous voyez défiler à travers les hublots.
Les technologies et conceptions aérodynamiques qui minimisent les effets perceptibles de la vitesse
En avion, c’est uniquement au décollage et à l’atterrissage qu’on ressent la vitesse. En réalité, on perçoit uniquement une poussée à l’accélération et à la décélération de l’appareil. Un avion a besoin d’une forte poussée pour décoller avant d’arriver en bout de piste. Mais selon son poids, sa portance, il pourra avoir besoin d’une accélération moindre.
À l’heure actuelle, la vitesse au décollage varie entre 200 et 250 km/h, selon les modèles. L’essentiel de l’accélération se fait donc après le décollage.
L’aviation civile a commencé en 1919. Depuis cette époque, les constructeurs ont fait de grands progrès, à la fois sur la sécurité, mais aussi sur l’aérodynamisme. La forme des ailes, par exemple, a été ajustée au fil des décennies, pour améliorer la portance des avions. Leur angle d’incidence a été défini pour créer une surpression sous l’aile et une dépression au-dessus.
Pour des raisons à la fois de portance et d’écologie, les constructeurs ont aussi sensiblement réduit la part du métal dans la fabrication des avions. Plus légers, ils consomment moins de carburant, mais peuvent aussi décoller à une vitesse moindre. La généralisation de ce type de matériaux, à la fois légers et résistants, a permis la fabrication de très gros porteurs, comme l’Airbus A380.
À l’atterrissage, à l’inverse, on pourra également réduire les effets perceptibles de la vitesse, en décélérant un maximum avant de poser l’appareil.
Les mesures prises par les compagnies aériennes pour minimiser l’inconfort lié à la perception de la vitesse
La plupart du temps, on s’accommode très bien de la perception de la vitesse. Celle-ci n’a lieu qu’au décollage et à l’atterrissage. Si elle peut être désagréable pour certaines personnes, elle ne dure pas très longtemps.
Dans ces moments, certains passagers peuvent se trouver mal. Cela peut être des désordres digestifs ou un malaise vagal. Le personnel de bord est formé aux premiers secours pour faire face à ce genre de situation. Si nécessaire, le chef de cabine a à sa disposition une trousse à pharmacie, avec les médicaments nécessaires.
Pour réduire ce type de désagrément, il existe aussi des mesures préventives recommandées par les professionnels de l’aviation. Il est conseillé, par exemple, de ne pas manger un repas trop lourd avant un vol. Enfin, dans un avion, certaines zones de la cabine vont secouer plus que d’autres. Si vous souhaitez limiter ces secousses, on vous recommandera d’être plutôt à hauteur des ailes ou à l’avant de la cabine. C’est pour cette raison que les places en classe affaires sont à l’avant de l’appareil.
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